Ce qui ne me tue pas ...

Publié le par Lého

etc etc...

 

La phrase type de tous les branleurs. Celle qu'on peut ressortir à peu près tout le temps : au moment de passer un examen, lors du premier chagrin d'amour, à la mort de son lapin, lorsque le soufflé retombe, quand on n'a pas réussi à emmener la gauche au second tour de l'élection présidentielle, quand on revient d'un petit séjour au vert à cause de quelques trucs pas nets et que hop on est réélu.. bref tout le temps par n'importe qui.

Je l'ai beaucoup utilisée moi aussi. Je me suis vue comme une branleuse arrogante sûre de balayer les importuns d'un revers de main élégant (j'aurais beaucoup aimé avoir une longue chevelure de tigresse aussi et des formes soulevant l'admiration mais j'ai toujours conservé une partie de réalisme) le menton relevé et le regard froid; avançant dans la vie sans faiblesse. 

Bon...

A y regarder de plus près force est de constater que ce qui ne me tue pas... ne me tue pas. Et que c'est bien déjà. Par contre cela m'abime, m'affaiblit, m'oblige à esquiver les coups et à en encaisser. Et une fois que j'ai la tronche tuméfiée,  je n'ai plus envie de faire la maline en agitant négligemment ma main et en criant 'wow même pas mal hein! viens voir encore???' Non. Parce que j'ai mal. Parce que je veux bien un moment de pause. Parce que je suis comme tout le monde : je déteste me prendre des coups. Alors plutôt que de faire la maline et d'avancer avec mon dictionnaire de citations, je préfère reconnaître que je ne suis pas forte, que les larmes sont près, que mes lignes de failles apparaissent très clairement.

Je vais au combat en connaissant mes armes. Pas la peine de frimer de toute façon, nous l'avons perdu. Je n'ai à opposer dans cette lutte que ma rage, ma hargne, mes mots, mes hurlements, ma souffrance animale et mon refus obstiné de lâcher. 

Pas plus forte mais irréductiblement moi : abîmée et dents serrées... 

 

 

Publié dans Billets d'humeur

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