Les Corbeaux entre eux - Ruth Rendell

Voici un livre dont vous pourrez aisément vous passer. Il y a longtemps que je n'avais pas lu quelque chose d'aussi pénible, long, mal écrit, mal foutu. Rendell a d'habitude un petit côté Agatha Christie vieillot assez agréable mais là; non.

L'intrigue ne tient pas en haleine très longtemps. D'abord parce qu'on se fiche un peu de savoir qui a tué ce type, ensuite parce si vous ne trouvez pas que ce sont les filles à la moitié du livre, c'est vraiment que vous êtes des billes. Cela pourrait ne pas être grave. souvent l'intérêt est de suivre l'enquête et le comment les fils se démêlent. Mais là; non....

L'inspecteur est un peu vieux peut-être, un peu conservateur aussi. Il avance à un rythme sage et rencontre très peu de gens sympa. Et surtout il est affreusement lisse: petite vie tranquille, de jolis enfants intelligents devenus des adultes responsables, une femme aimante qui fait du patchwork dans sa jolie maison bien retapée. Toute cette réussite provinciale le rend suffisant et donc infiniment désagréable au lecteur.

Rendell essaye d'entraîner l'histoire sur un terrain féministe et social (un peu d'inceste, un groupe de jeunes femmes revendicatrices, une ou deux profs lesbiennes...) puis lâche l'affaire. On sent bien que le combat des femmes, ça ne l'intéresse pas Rendell. La femme fait du patchwork dans une jolie maison de banlieue, point.

Le pire de ce bouquin est dans le drame familial que vit le subordonné de l'inspecteur dont la femme enceinte sanglote sans discontinuer depuis qu'elle sait qu'elle attend une fille. Rendell écrit qu'elle éprouve de la haine envers le bébé mais je peux vous assurer qu'il n'y a pas trace de haine dans le style. C'est juste lénifiant. Mas ce n'est pas si grave parce qu'elle accouche d'un garçon... 

Tout va donc pour le mieux dans le meilleur des mondes possible. 

Pensez à prendre ce bouquin si vous échouez sur une île déserte; il pourra vous servir à allumer un feu.