Smells Like Teen Spirit - Nirvana

Publié le par Lého

Album sorti le 24 septembre 1991. Un choc mondial.

Je me souviens exactement de la première fois que j'ai entendu ce titre. J'étais dans ma chambre, branchée as usual sur la radio. A cette époque le rock était une espèce en voie de disparition; les radios passaient de la soupe ( à peu près comme maintenant mais QUE de la soupe) à moins d'être à Paris et de capter autre chose, La Mano avait évidemment remonté le niveau et Noir Déz grandissait; mais ce n'était pas brillant quand même. Nirvana semblait sorti tout droit de nulle part, une création ex nihilo, une projection des Enfers, un truc de ouf qui a tout arraché sur son passage. Ce jour là j'ai eu le sentiment de vivre en direct un truc ENORME qui allait bousculer l'ordre établi. 

Que ce mouvement ce soit appelé grunge en hommage à l'allure peu soignée de ses représentants ne change rien à l'affaire. Pour moi c'est du rock. Incandescent. Dangereux. Empli de colère. Ce mec gueulait notre rage, nos frustrations, notre haine de ce monde, notre manque d'amour; comme personne.

En 1994, j'écoutais Nevermind en boucle, j'étais à Lyon, et lorsque je revois le Rhône et la fac c'est sur la bande son de Nirvana. La même année il y a eu l'incroyable MTV Unplugged in New York avec les guitares apaisées et les petites interventions de Cobain, son rire même à certains moments. Avec cet album les grincheux ont compris que Kurt Cobain avait une voix déchirante. Ce que tous les fans de Nirvana savaient. 

Comme nous savions qu'il ne pourrait pas survivre longtemps. Cramé par la drogue ou par sa rage, on n'en savait rien. Mais c'était inscrit sur sa gueule d'ange. Et pourtant....

Lorsque le  5 avril 1994 la nouvelle de son suicide est tombée, je suis restée tétanisé. Et puis j'ai sangloté. En disant c'est pas juste, c'est pas juste. Pas juste, que lui y laisse sa peau et pas tous ces dégénérés de la musique, tous ces branleurs satisfaits. Je n'ai pas été la seule à sangloter ce jour là. Pas la seule non plus 10 ans après à rester collée à Ouï FM qui lui rendait hommage. 

Aujourd'hui, j'écoute toujours Nevermind. Et c'est pareil. C'est toujours du rock aussi incandescent. Ce qu'il gueule est toujours ma rage, mes frustrations, ma haine et mon manque d'amour. 

En 3 ans de vie (un peu plus si on compte leur premier album) Nirvana a pulvérisé mon univers. En 1991, je suis entrée dans le monde du rock et n'en suis plus sortie depuis. En 1994, j'ai vécu un drame absolu, en même temps que des millions d'autres. Encore maintenant, le MTV Unplugged peut me faire pleurer. Ce qui est la preuve que je suis encore vivante.

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article